mercredi 23 avril 2008

Un Slam Inégal

Le jeu du Grand Slam
12h à 13h 30

Durant la semaine de la citoyenneté, nous avons eu une prestation d’un art et qui, de plus en plus, fait sa place dans le milieu artistique du Québec. Nous parlons du Slam, art déclamé qui nous provient de New-York est un art déclamatoire, une sorte de poésie fracassante lancée face au public. Nous avons pu voir ce mardi, durant Le Jeu du Grand Slam, six slammeurs déclamer leur poème. C’est une sorte de compétition, généralement en deux rondes.

Ce slam a commencé sur une mauvaise note. Quelques slammeurs, la peur au ventre, ont refusé de se présenter. Résultat, le temps de la prestation se trouvait quelque peu diminué. Évidement, ne connaissant pas les textes de ces couillards, il m’est impossible de dire si la qualité du spectacle s’en trouvait remonté ou non.

Tout d’abord, tout au long du spectacle, nous avons pu observer la présence tout à fait intéressante de Mario Cholette. Investigateur, avec Tréveur, de cette prestation et lui-même grand slammeur sur la scène montréalaise, il a pu nous livrer deux morceaux de sa poésie. Les textes étaient bon, bien dit, bien clamés. Ensuite, il se fit lui-même le poète sacrifié, ce qui lui permit d’animer la présentation du slam. De la sorte, nous avons pu assister à la prestation de Charles Dansereau (1e place), de Tréveur Prétuziello[1] (2e place), de Carolane Naud (3e place), de Jessica Legault, d’Alexandre Turcotte et finalement de Geneviève Roberge.

Évidemment, nous avons eu une présentation de slam étudiant. Ainsi, nous avons pu observer la gêne et le stress que cela génère sur certaines personnes. Par exemple, Carolane Naud, qui a raflé la troisième place, a très bien dit son texte, mais avant et après l’avoir dit, nous avons eu droit à ses élans de midinette timide, avec des rires hauts perchés et des mimiques ridicules. Cela ressemblait davantage à un oral dans un quelconque cours plutôt que d’une réelle prestation. De plus, il y avait de la part de certains participants un manque flagrant de préparation. C’est-à-dire que, il n’est pas interdit de ne pas apporter son texte sur scène, mais lorsqu’on ne le connaît pas, ça évite des blancs de mémoires inutiles comme ceux de Geneviève Roberge. De plus, une juste et bonne préparation nous aurait également évité le calvaire que nous a infligé la jeune Jessica Legault, qui nous a récité un slam à une vitesse infernale avec une voix plus discrète que celle d’une souris. Je serais bien en peine de dire si oui ou non le texte était intéressant, puisque, à la deuxième rangée, on n’entendait déjà plus ses paroles.

Fort heureusement, nous avons tout de même pu avoir d’excellant slam, interprété par Tréveur, Alexandre Turcotte et Charles Dansereau. Ce fut un pur divertissement de les écouter scander une poésie rythmée, avec un excellant choix de mots nous assurant une musicalité sans pareil. Évidement, ce fut pour certain un choix de sujet assez lourd, comme dans le premier texte de Dansereau, nous parlant de son besoin d’une certaine ‘Adèle’, ou bien également le premier de Pétruziello, nous parlant de la misère de la reconnaissance des poètes (slammeurs?). Mais en bout de ligne, nous avons finalement eu un texte un peu plus ludique, sur les aventures d’un matou roux, par Danserau, ce qui lui a assuré une première place bien mérité.

Finalement, Le Jeu du Grand Slam fut une prestation quelque peu inégale. Nous avons pu voir des prestations éclatantes, comme celle de Charles Dansereau (mon coup de cœur) et d’autre plus navrante, comme celle de Jessica Legault. La mise en scène était sobre, laissant place à toute l’énergie déployée par les participants. Aussi, dernière mention, que je donne à celui qui s’occupait de la musique et dont je n’ai pas pu savoir le nom, nous a offert des intermèdes musicales urbains, tous plus excellant les uns que les autres.
[1] Investigateur d’une ligue de slam au cégep du Vieux-Montréal

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