lundi 22 janvier 2007

Solitude

Il est étonnant que plus on se rapproche de la solitude, plus la seule chose à laquelle on rêve et qui occupe toutes nos pensées se trouve à être les enlacements d’un couple. Ainsi une personne amenée à être célibataire remarque systématique tous les couples des environs. Surtout ceux qui s’embrassent à langue que veux-tu.

Si la nature était bien faite, lors de la possibilité d’une rupture, tous les signes annonçant le bonheur conjugal devraient, à mon avis, disparaître. Ainsi que la personne responsable de l’éventualité de la rupture.

Et si la nature avait encore mieux fait (bref le summum paradisiaque), elle devrait éviter toute forme de rupture, à moins que ce soit pour aller immédiatement vers quelque chose de mieux. En d’autres termes, on devrait constamment vivre dans un état euphorique afin d’éviter toutes blessures d’âme.

Vous me direz, faut pas charrier. Si l’on était tous euphoriques, les plus grands poètes n’auraient rien écrit, puisqu’ils sont tous dépressifs et suicidaires. (Je généralise, bien sûr…) La vie, me renchérirez-vous, serait plate, sans attrait, sans saveur. Le drame est le sel de la vie, évidemment.

Eh bien, justement, je dis non. Je préfèrerais –et de loin- une vie manquant de sel mais où je ne serais jamais malheureuse.

Et seule.

Sauf que, je ne parle pas que pour moi. Je vous explique.

Aujourd’hui, mon cellulaire a décidé de rendre l’âme. J’ai donc été à ma compagnie téléphonique pour me le faire réparer. Ça risque de prendre entre deux et trois semaines avant qu’il ne soit remis à neuf. La guérison, c’est toujours long. Bref, puisque je ne peux vivre sans cette charmante babiole q’est mon pauvre cellulaire à présent alité, ma compagnie m’a donc prêté –par pitié, j’en suis certaine-, un autre téléphone.

Je suis une grande utilisatrice des sms. Donc, j’ai décidé d’en envoyer un. Mais.

Par hasard, je suis tombée sur une fonction de mon nouveau –et temporaire- cellulaire.

Celle de voir les récents sms.

Ceux de l’ancien utilisateur.

Un certain jeune homme sortait avec une jeune fille.

Le jeune homme lui dit, je t’aime, bizou.

Puis, il apprend que la jeune fille a sorti la veille avec un certain steph.

Il dit à la jeune fille qu’il l’apprit, il faut absolument qu’ils se voient tous les deux.

Mais la jeune fille ne répond pas!

Il envoie plusieurs sms, vient me voir ce midi à l’école. Je suis tout le temps sur le bord de la rue. Les pauses aussi.

La jeune fille ne répond toujours et toujours pas. *

Je ne sais pas quelle est la suite de cette malheureuse aventure. En lisant ces sms, je me suis sentie encore plus anéantie. Parce que si j’ai l’impression de me rapprocher pas à pas du gouffre, il y en a un, quelque part au Québec, qui est carrément dedans.

Pauvre garçon. Il a dut remarquer tous les couples se frenchant de son école.

Et ces dans ces instants-là que je me dis, fuck le sel, je veux vivre dans l’euphorie la plus totale. Je ne veux pas être touchée par le malheur. Je veux être heureuse, dans ma bulle de verdure, au bord du fleuve, par un beau matin de 21 degrés celsius.

Le monde courrait probablement à sa ruine, mais nous serions heureux.

Dieu que ça serait bon.

*J'aurais voulu vous montrer les messages originaux, mais par je-ne-sais quel miracle, je les ai effacé. Voyez-vous, j'ai envoyé d'autres sms qui ont effacés les premiers....

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