lundi 10 septembre 2007

No man's land

C’est comme quand on arrive à une croisée des chemins et qu’il n’y a aucune indication.

C’était plus ou moins à ce point-là que je me trouvais. J’étais incapable de me décider. J’avais beau réfléchir, me dire que peu importe, on continuera quand même de m’aimer, que la terre ne s’arrêtera pas pour autant de tourner, rien n’y faisait. Je n’y arrivais pas. Je consultais alors des gens, des amis qui, j’en étais sure, saurais me conseiller habilement, mais les opinions différaient trop et je revenais au point de départ.
Pourtant, si je creusais au fond de moi, je savais que la réponse y était mais je ne l’aimais pas, cette réponse. Je la haïssais, elle me faisait vomir, je voulais l’effacer, l’empêcher de gueuler sa vérité. Je l’enterrais donc sous une tonne de mauvaise foi et je restais engluée, indécise.
Le soir, pourtant, je la laissais venir. Elle me disait de belles choses, des choses vraies. Mais parce que j’étais brisée, je ne l’écoutais que d’une oreille distraite. Elle me disait pourtant que si j’attrapais ce qu’il y avait au fond de moi, je serais plus heureuse. Fini les tourments. Fini les remord. Et surtout, fini l’indécision.
Seulement, mon cœur s’en mêlait, aussi. Et c’est à cause de ce foutu cœur si je suis chancelante. Il me racontait l’amour, la douceur, la tendresse. Il me récitait les baisers et ce qui vient après. Il me gazouillait la chaleur, le bien-être. Et je l’écoutais chanter ses niaiseries, ses mensonges débiles auxquels pourtant je crois.
Cependant, toujours il y avait la réponse, qui finalement, était plutôt la raison et qui revenait obstinément à la charge, remontant de la montagne de mauvaise foi d’où je l’avais enterré. La raison traitait mon cœur de pervers, d’escroc qui ne fait que dans l’esbroufe et rien d’autre.

J’étais déchiré entre mon cœur et ma raison.

Je me suis mise à hurler. Je perds le contrôle, mes gestes sont désordonnés, mes actes stupides et violents. Enfermez-moi, empêchez-moi de me faire du mal. Je m’écorche le corps et je hurle, je hurle jusqu’à ce que mes larmes m’étouffent et me noient de l’intérieur. Je pleure et mes larmes m’empêchent de respirer et de réfléchir. Elles me vident. Mon cœur et ma raison me regarde, impuissants.
Je me précipite vers l’abime de ma folie où ni mon cœur, ni ma raison ne peuvent venir et je réfléchis. Je réfléchis du fond de ma folie. Tant d’images, tant d’odeurs, de sons, de sensations dans ma tête. Je réfléchis à ce que pourrais être mon avenir et finalement je choisis. Je ne peux ni taire la raison, ni taire le cœur car sans l’un ou l’autre, je ne suis rien. Il y a quelque chose entre les deux, quelques choses qui allient mes deux partis, mes deux adversaires.

Je choisis le no man’s land

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