mercredi 28 février 2007

Blanc comme le crâne de M. Net

C’est devant un ordinateur ouvert que je m’assied. Une page blanche. Mon clavier.

Les lettres me semblent vide de sens. Les mots m’échappent, les phrases me fuient. Depuis trop longtemps déjà.

Page blanche. Blanche page. Dans un sens comme dans l’autre rien ne vient, les blanches pages restent aussi blanches. Blanche. Blancheur blanche.

Blanchir de tout actes d’accusations.

Sensualité d’un bar découvert dans le Vieux-Montréal. Sensualité, sensuel, sexe. Sexe pas partagé, sexe pas voulu, vouloir être violée. Promiscuité entre l’assassin et l’assassinée. Une partie de moi, envolée. Blanchie, blanche colombe tuée, sang sur la neige blanche montréalaise.

Blanche. Blanc. Blancheur. Plus blanc que blanc. Blanc de mémoire, dans le blanc des yeux, blanc de peur. Tout revient à cette couleur, à cette absence de couleur. Absence de vie.

Toujours l’ordinateur, électrique, faux, vide, et blanc de page. Devant l’éternel, je m’incline. Ma tête est vide. Remplie de vide symbolique dont je suis incapable de décrypter le sens. Rare sont ceux qui osent, dit-on, décrypter la blancheur des tristes colombes. Absence de paix, absence de mots, absence de sens. Je suis triste. J’en suis triste. Je mourrai vieille.

Théorie non-confirmée, théorie terrorisante. Les gens tristes vivent plus vieux. Voilà le secret de la longévité. Soyons triste, puisque les meilleurs partent plus tôt. Soyons malheureux jusqu’à 120 ans.

La télé m’interpelle, remplie ma tête vide de Javex et autre M. Net.

Et ainsi finit la Société. Stérilisée de toute sa passion, rendue vide de vie. Ou c’est peut-être moi qui vide le vide de ma tête. Blancheur devant l’infini blanc vide. Vide de sens, vide de vie, vive le blanc.

Toujours la page, toujours rien, tourner la page. Le vide immense m’englobe, me bouffe de l’intérieur, me ravage l’estomac, ne pas penser à lui, il sera accusé, accusation porté, viol, violeur et violée.

Je suis un paillasson. Allez-y, Chaussure, basket, escarpin, mule, pantoufle, botte, ballerines, talon aiguille. Salissez ce corps souillé de vos injures, de vos mots salaces, gredin gargouillesque. Je n’ai que faire de vos coups de reins, de vos griffes sur mes mains, ma bouche étouffée de toute vos horreurs. Je n’ai que faire de vous, car j’ai M. Net de mon côté et M. Net enlève 99.9 % des microbes pouvant causer le rhume. Et si vous attrapez le rhume, prenez des Advils! Ça guéri tout, des problèmes menstruels, aux maux de tête en passant par les maux de l’âme… Et ainsi va la vie, blanche biche, brebis, blanc comme la neige à Montréal, blanc comme l’air pur dans la vitre le matin, blanc comme les cœurs brisés, blanc comme la vie que l’on brise à coup de blancs désirs,blanc comme…

La triste colombe prend son envol, en laissant, un soir, quelques blanches plumes d’innocences.

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